Le principe de fraternité : un principe à valeur constitutionnelle

Par décision en date du 6 juillet 2018, le Conseil constitutionnel a affirmé qu’une aide désintéressée au « séjour irrégulier » ne saurait être passible de poursuites, au nom du « principe de fraternité » et a censuré, en conséquence, des dispositions du Code de l’entrée et du séjour des étrangers.

Deux dispositions du Code de l’entrée et du séjour des étrangers​ sont ainsi censurées : l’article 622-1 qui punit l’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier de cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, et l’article 622-4, qui précise que cette aide ne peut donner lieu à des poursuites lorsqu’elle est le fait de la famille ou « de toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte ».

 

Le « principe de fraternité » est ainsi reconnu pour la première fois dans sa valeur constitutionnelle.

Ce principe devra être respecté par le législateur à  l’instar de la liberté et de l’égalité qui sont les deux autres termes de la devise de notre République et qui ont eux aussi valeur constitutionnelle.

Voir la décision : Décision n° 2018-717/718 QPC du 06 juillet 2018 – M. Cédric H. et autre [Délit d’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger]

Recensement des migrants: Le Conseil d’État ne suspend pas la circulaire Collomb du 12 décembre 2017

Par ordonnance en date du 20 février 2018, Fédération des acteurs de la solidarité et autres, Le Conseil d’État a refusé de suspendre la très controversée « circulaire Collomb » du 12 décembre 2017, organisant un recensement des migrants dans l’hébergement d’urgence, déboutant ainsi une trentaine d’associations qui dénonçaient une logique de tri.

Selon le Conseil d’État, la circulaire du 12 décembre 2017 ne confère « aucun pouvoir de contrainte » aux équipes mobiles chargées du recensement et elles ne pourront rencontrer que les personnes « qui acceptent de s’entretenir avec elles ».

Le Conseil d’État, saisi en référé, estime qu’aucun élément concret ne permet de conclure à une « situation d’urgence » qui justifierait une suspension.

Voir la décision : Ordonnance CE 20 février 2018, Fédération des acteurs de la solidarité et autres.